Le rimailleur ferraillé
sur La Cour d'Obéron au format (90 Ko)
«Le rimailleur ferraillé» est conçu comme un scénario d'introduction pour trois à cinq joueurs. Il a pour but de les familiariser avec la famille Plessans de Sanceny, et de leur faire découvrir la ville de Lyon et ses tensions religieuses en 1560. Les personnages peuvent être de n'importe quelle origine sociale ; veillez simplement à ce qu'ils aient un minimum de manières (pour éviter d'être relégués aux écuries ou aux cuisines...), et à ce qu'ils comptent parmi eux au moins un bon combattant ...Contient : et de (28)Le rimailleur ferraillé «Le rimailleur ferraillé» est conçu comme un scénario d'introduction pour trois à cinq joueurs. Il a pour but de les familiariser avec la famille Plessans de Sanceny,et deleur faire découvrir la ville de Lyon et ses tensions religieuses en 1560. Les personnages peuvent être de n'importe quelle origine sociale ; veillez simplement à ce qu'ils aient un minimum de manières (pour éviter d'être relégués aux écuries ou aux cuisines. (...)
Une semaine avant le début du scénario, deux émissaires secrets de Genève sont arrivés à Lyon. Il s'agit de Jean Caussenave, prêcheur mandaté par le consistoire de Genève,et deSimon de L'Estang, gentilhomme converti à la Cause qui lui sert d'escorte. Ces deux émissaires logent chez Bartholomé Quinquenet, et préparent un soulèvement réformé à Lyon. (...)
Pendant ce temps, Théodore Coqueret a entendu parler de l'arrivée du Baron de Sanceny, le 'patron' des PJ,et desa réputation d'agent des Guise. Il envisage de le contacter lui aussi pour lui dévoiler l'affaire. (...)
Scènes : 1) L'arrivée à Lyon. Les PJ sont arrêtés aux portes par des archers du guet, vêtus de corselets de feret demorions, armés d'épéeset depiques. Un gros sergent moustachu leur impose la taxe. Des centaines de miséreux en haillons travaillent au curage des fossés du rempart, sous la garde de quelques arquebusiers. Passés les remparts, il faut encore traverser un bon quart de lieue de champs, vergers et potagers avant d'atteindre l'agglomération proprement dite. (...)
Plus loin, le Rhône roule des eaux boueuses et puissantes, où se croisent des centaines de barges, de pénicheset debarques de pêche, à grand renfort d'appels, de cris et d'insultes. La ville proprement dite est bruissante d'activité. (...)
Les rues sont pavées, avec un ruisseau central où courent des eaux sales. Les ruelles sont en terre battue, souvent fangeuses. Une puanteur de purin, d'urineet depaille pourrie se mêle aux odeurs de cuisine et à des parfums plus délicats venus des jardins ou des échoppes des marchands de vinet deparfumeurs. Les rues comportent bon nombre de maisons de pierre dans les quartiers animés, et des maisons de bois à colombage dans les quartiers plus reculés. (...)
Certaines rues retentissent des claquements des métiers à tisser des canuts ; l'affluence des tisserands italiens est telle qu'on ne parle que le Toscan dans certains quartiers, où les PJ peuvent avoir le sentiment de trouver transportés en Italie. Par les fenêtres ouvertes des maisons bourgeoises s'échappent des échos de rireset demusique ; il arrive qu'on voie des groupes de jeunes demoiselleset dejeunes gentilhommes aux fenêtres, un luth ou un livre en main, en train de regarder le peuple qui s'agite dans la rue. Des commères échangent également des nouvelles sur le pas de leur porte ou, à l'étage, d'une fenêtre à l'autre. (...)
Dès le début de l'embarras, les deux hommes vont se mettre à insulter tout le monde, en particulier les PJ, parce qu'ils ne peuvent pas passer. Deux canuts italiens aux fenêtres vont y aller de leur commentaire : il s'agit de Guido Renzoniet deGiuliano Da Ponte. Comme les deux hommes ne sont pas d'accord sur les motifs de la querelle, ils vont eux aussi s'insulter en Toscan ; si un PJ intervient, les deux italiens se liguent contre lui et le couvrent d'invectives. (...)
L'aile droite comprend la cuisine et les communs - bien dépeuplés pour l'heure, où sont les chambres d'Eliette, de Guillemetet deThomassin Toulet. L'aile gauche contient les écuries, objet du soin particulier du Baron, et un pigeonnier modeste à tour ronde. (...)
L'ensemble est construit en pierre blanche, avec de hautes fenêtres à meneaux et un toit de lauzes. La cuisine, un peu en dessous du sol, est basse de plafond, noire, mais vaste et emplie d'arômeset defumets appétissants. Les chambres des communs sont petites, avec des murs blanchis à la chaux. (...)
C'est par ce chemin qu'arrivent les fûts mis en perce. L'endroit est noir de fumée, retentissant de conversationset derires. On y joue aux quilles (à la cave, avec de grandes hurlées quand la balle ou une quille tombent à l'eau), aux jeux de carteset dedés, au tric-trac et aux échecs. Au rez-de-chaussée, une bande de musiqueux joue et fait danser les convives - des gaillardes et des branles, essentiellement, qui font trembler l'édifice entier et tomber la poussière des charpente dans les pichets des buveurs. (...)
Deux minutes à peine après son départ, des cris retentiront sur les quais : 'Tue ! Tue !', suivis d'un hurlement déchirantet deplusieurs cris d'effroi. Compte tenu du vacarme ambiant dans la taverne, il faudra réussir un test de Perception pour entendre une rumeur suspecte à l'extérieur, et une réussite majeure pour percevoir exactement ce qui se passe. (...)
S'ils mettent du temps, les PJ ne trouveront que le cadavre de Coqueret, lardé de coups de poignardet decoups d'épée. Sur le corps, ils pourront découvrir, outre quelques cartes glissées dans ses manches et une paire de dés pipés, un placet adressé au Baron de Sanceny : 'Monseigneur, Connaissant votre fidélité à la couronne & à la maison de Monsieur de Guise, je ne puis trouver meilleure oreille que la vôtre. (...)
A l'extérieur retentit la voix de Morimont. Il affirme qu'il n'a pas d'intentions belliqueuses vis-à-vis du baronet desa maison, mais il exige que Courrières lui soit remis, sans quoi il menace de lancer l'assaut. (...)
Sa barbe est finement taillée, ses chemises sont coupées dans la soie la plus fine, assorties de fraises diaphaneset dedentelles, ses pourpoints sont serrés et élégants. Monsieur le Baron de Sanceny est un poseur achevé ; on le dirait sans cesse en train de se prêter au pinceau d'un peintre. (...)
Toutefois, c'est aussi un homme pragmatique, qui a conscience qu'il lui faut remplir un certain nombre d'obligations pour tenir son rang. Il veille donc attentivement au train de sa maisonet desa fortune, et respecte loyalement ses devoirs vis-à-vis de la couronne. Il veille également à l'avenir de ses enfants, sans amour particulier pour eux, mais parce que la perpétuation de son nom figure au nombre de ses vanités. (...)
Très brune, très vive, l'oeil noir tour à tour caressant ou dédaigneux, elle dégage une impression générale de fraîcheuret dejeunesse. Elle porte un corps de cotte semés de perles, des cotillons de soie ou de taffetas aux riches broderies, des manches à crevés à la mode italienne. (...)
Il se montre prévenant avec Agrippine, mais sa formation universitaire et son ouverture d'esprit le séparent de la piétéet del'étroitesse d'esprit de sa soeur. Il méprise son aîné, qu'il juge comme une brute malfaisante. (...)
Il s'adresse de façon rogue et autoritaire avec la domesticité, sans pour autant se montrer impoli,et defaçon policée avec les gens de qualité. Portrait moral : Intendant fidèle du Baron, c'est lui qui gère son domaine de Sanceny en son absence, et s'occupe de la trésorerie. (...)
La dette que son maître a à son égard lui permet de prendre quelques libertés et d'afficher une certaine indolence,et deprendre de haut maître Toulet. Néanmois, il est très fidèle au Baron, et serait prêt à donner son sang pour lui. (...)
A l'ordinaire, Guillemet est assez porté sur le cruchon, évoque inlassablement ses souvenirs de guerre et ceux du Baron, avec une nette propension à la vantardise. Il tire un grand orgueil d'avoir vu les rois Henri II et François IIet deconnaître (personnellement, prétend-il) Monsieur François de Guise, le vainqueur de Calais. Assez porté sur la gaudriole, il serre dans les coins Eliette et jauge avec un oeil de connaisseur Madame Antonia, 'une sacrée gueuse, l'italienne'. (...)
Hommes de main huguenots : * Savoir : 2 Puissance : 2 * Sensibilité : 2 Complexion : 2 * Entregent : 3 Adresse : 2 Sciences : * Mémoriser : +2 Dons : * Perception : + 2 Urbanités : * Charme : +3 * Discrétion : +2 Tours de Force : * Dégâts : + 2 * Bagarre : +2 * Lutte : +2 Efforts : * Endurance : +2 Habiletés : * Course : + 2 * Arquebusade : +1 Portrait Physique : Des gaillards furtifs, aux manteaux sombres, aux cols relevés, aux vêtements bourgeois, le chapeau rabattu sur les yeux, armés de dagues, de gourdinset derares pistoles. Portrait moral : Ce sont de petits artisanset depetits boutiquiers ralliés à la Réforme. Ils sont envoyés par les Consul Bartholomé Quinquenet qui leur a promis l'impunité, et par le ministre Jean Caussenave, qui les a assuré qu'ils agissent pour la Religion. (...)
Voici un poème de Ronsard, tiré des Amours de Cassandre et composé en 1552, que Coqueret s'attribue : 'Comme un chevreuil, quand le printemps détruit L'oiseux cristal de la morne gelée, Pour mieux brouter l'herbette emmiellée Hors de son bois avec l'Aube s'enfuit, Et seul, et sûr, loin des chienset debruit, Or sur un mont, or dans une vallée, Or près d'une onde à l'écart recelée, Libre folâtre où son pied le conduit ; De rets ni d'arc sa liberté n'a crainte, Sinon alors que sa vie est atteinte, D'un trait meurtrier empourpré de son sang : Ainsi j'allais sans espoir de dommage, Le jour qu'un oeil sur l'avril de mon âge Tira d'un coup mille traits dans mon flanc. (...)